Embuscade du 18 mars 1956
1 FM de l'autre côté du thalweg prenant la piste Saf-Safa-Aïn-Kechera en enfilade, le chauffeur du véhicule de tête tué sur le coup, les tirailleurs pris au piège sous le véhicule immobilisé en feu et dont on ne retrouvera que des corps calcinés, ratatinés. Certains, arrivés sur les lieux peu après, se souviennent de l'odeur de chairs grillées qui se dégageait des abords de cette piste.
(6eme Compagnie 3eme section du 2/15°RTS)
Le bilan est lourd: 7 morts, 5 blessés
1 GMC incendié
2 PM MAT 49 incendiés
1 MAS 36 et 1 MAS 51 brûlés
"Arrondissement de Philippeville
Collo
Collo en deuil a fait d'émouvantes obsèques aux soldats tombés lors de l'embuscade d'Aïn-Kechera.
Mardi après-midi ont eu lieu les obsèques des cinq soldats tués (2 autres succomberont à leurs blessures) au cours de l'embuscade d'Aïn-Kechera dimanche après-midi.
A la cité musulmane où un dépositoire avait été dressé, de nombreuses personnalités vinrent s'incliner devant les cinq cercueils et apporter un ultime hommage.
Derrière les deux camions transformés en chars funèbres, recouverts de fleurs et encadrés d'une garde d'honneur de soldats du 15°RTS, venaient les colonels Fleurant, commandant le secteur de Collo, et Paccionni, les officiers des troupes stationnées à Collo, les autorités civiles au premier rang desquelles on remarquait la présence de Messieurs Casana, administrateur, L'Hermitte, administrateur en second, Pignol, administrateur-adjoint, Duplan, 1er adjoint au maire, Riou, chef de la Brigade de gendarmerie locale, ainsi qu'une délégation des Anciens combattants conduite par Messieurs Saadoun, vice-président, et Gurriet.
Enfin, venaient les habitants du village, tous ceux qu'une obligation professionnelle n'avait retenus et qui avaient tenu à accompagner jusqu'à leur dernière demeure ces héros unis dans une mort glorieuse.
Pour les deux soldats catholiques, l'absoute fur donnée en l'église Saint-André, par M. le chanoine Mestivier, curé de Collo.
Et le cortège s'ébranla à nouveau, longue file de camions et d'autos dans lesquels tout le monde avait pris place et qui, lentement, se dirigea vers le cimetière où, dans le carré des soldats, le chanoine Mestivier dit les prières et bénit les cercueils, tandis que la foule se recueillait.
Et ce fut le dernier adieu au caporal-chef Urbain, aux soldats Dossa Boe, Guei, tandis que retentissait la sonnerie "Aux morts".
La même foule suivit un moment après jusqu'au cimetière musulman le corps du sergent-chef Sissoko, de confession musulmane. La prière fut dite par un imam africain, soldat du 15°RTS."
(Reportage La Dépêche de Constantine)
1 FM de l'autre côté du thalweg prenant la piste Saf-Safa-Aïn-Kechera en enfilade, le chauffeur du véhicule de tête tué sur le coup, les tirailleurs pris au piège sous le véhicule immobilisé en feu et dont on ne retrouvera que des corps calcinés, ratatinés. Certains, arrivés sur les lieux peu après, se souviennent de l'odeur de chairs grillées qui se dégageait des abords de cette piste.
(6eme Compagnie 3eme section du 2/15°RTS)
Le bilan est lourd: 7 morts, 5 blessés
1 GMC incendié
2 PM MAT 49 incendiés
1 MAS 36 et 1 MAS 51 brûlés
"Arrondissement de Philippeville
Collo
Collo en deuil a fait d'émouvantes obsèques aux soldats tombés lors de l'embuscade d'Aïn-Kechera.
Mardi après-midi ont eu lieu les obsèques des cinq soldats tués (2 autres succomberont à leurs blessures) au cours de l'embuscade d'Aïn-Kechera dimanche après-midi.
A la cité musulmane où un dépositoire avait été dressé, de nombreuses personnalités vinrent s'incliner devant les cinq cercueils et apporter un ultime hommage.
Derrière les deux camions transformés en chars funèbres, recouverts de fleurs et encadrés d'une garde d'honneur de soldats du 15°RTS, venaient les colonels Fleurant, commandant le secteur de Collo, et Paccionni, les officiers des troupes stationnées à Collo, les autorités civiles au premier rang desquelles on remarquait la présence de Messieurs Casana, administrateur, L'Hermitte, administrateur en second, Pignol, administrateur-adjoint, Duplan, 1er adjoint au maire, Riou, chef de la Brigade de gendarmerie locale, ainsi qu'une délégation des Anciens combattants conduite par Messieurs Saadoun, vice-président, et Gurriet.
Enfin, venaient les habitants du village, tous ceux qu'une obligation professionnelle n'avait retenus et qui avaient tenu à accompagner jusqu'à leur dernière demeure ces héros unis dans une mort glorieuse.
Pour les deux soldats catholiques, l'absoute fur donnée en l'église Saint-André, par M. le chanoine Mestivier, curé de Collo.
Et le cortège s'ébranla à nouveau, longue file de camions et d'autos dans lesquels tout le monde avait pris place et qui, lentement, se dirigea vers le cimetière où, dans le carré des soldats, le chanoine Mestivier dit les prières et bénit les cercueils, tandis que la foule se recueillait.
Et ce fut le dernier adieu au caporal-chef Urbain, aux soldats Dossa Boe, Guei, tandis que retentissait la sonnerie "Aux morts".
La même foule suivit un moment après jusqu'au cimetière musulman le corps du sergent-chef Sissoko, de confession musulmane. La prière fut dite par un imam africain, soldat du 15°RTS."
(Reportage La Dépêche de Constantine)
Sergent Pamphile Zodeoughan et Sergent-chef Sissoko, deux hommes de valeur.
Ils reposent au cimetière de Collo avec leurs camarades de la 6e Cie 3e section du 2/15°RTS.
Qui se souvient d'eux ?
Embuscade du 11 mai 1957
Cette embuscade, entre Tamalous et Aïn-Kechera, l'une des plus sanglantes de la Guerre d'Algérie, n'eut que peu d'échos dans les médias de l'époque, et reste aujourd'hui ignorée des livres d'Histoire.
Et pourtant...le bilan a été particulièrement lourd: 35 morts, 27 blessés et un disparu.
Très curieusement, les 35 morts du 15°RTS auront beaucoup moins frappé l'opinion que les 19 morts de Palestro...Mystère médiatique ?
Bernard Robin reçut une balle dans le dos qui traversa le poumon avant de ressortir par le cou.
Son cas fut jugé si désespéré qu'un cercueil fut préparé à son intention...
Après 8 jours de coma, il fit un séjour de deux longues années à l'hôpital (Algérie, Nançy, Val de Grâce, Dijon et Versailles) avant d'entamer une longue rééducation.
Et pourtant...le bilan a été particulièrement lourd: 35 morts, 27 blessés et un disparu.
Très curieusement, les 35 morts du 15°RTS auront beaucoup moins frappé l'opinion que les 19 morts de Palestro...Mystère médiatique ?
Bernard Robin reçut une balle dans le dos qui traversa le poumon avant de ressortir par le cou.
Son cas fut jugé si désespéré qu'un cercueil fut préparé à son intention...
Après 8 jours de coma, il fit un séjour de deux longues années à l'hôpital (Algérie, Nançy, Val de Grâce, Dijon et Versailles) avant d'entamer une longue rééducation.
Pierre le Golvan fut également grièvement blessé.
Gisant dans le fossé, il reçut le "coup de grâce" qui, heureusement, le manqua. Il resta de longs moments, dévêtu, attendant les secours. Rescapé miraculeux, sa vie de souffrances fut jalonnée de 17 opérations consécutives à cette embuscade. 40 ans plus tard, il reçut la Médaille Militaire...
Certains font état des tués ou blessés qui furent déshabillés par des hommes et des femmes surgis des bas-côtés...
Arrivé sur les lieux en renfort avec un élément du 1er Bataillon, Yves B. évoque l'horrible spectacle qu'il découvrit: "Ce n'était pas beau à voir...Moi personnellement, je préfère l'oublier".
Que sont devenus les autres blessés rescapés de ce massacre ? La liste est longue. Imagine t-on ce que furent leurs souffrances tout au long de leurs vies gâchées ?
Ne les oublions pas.
Souvenons-nous également du soldat Finède, disparu lors de cette embuscade. Quel a été son sort ? Où a t-il été enseveli? (s'il l'a été...) Si des anciens du FLN lisent ce texte, ce serait tout à leur honneur de nous permettre d'informer enfin la famille du lieu où il repose.
ML13
Il suffit de prononcer "ML13" pour que les anciens se reconnaissent...Le coin n'était pas fameux.
C'est sur la route reliant Aïn-Kechera à Tamalous, à proximité de ce poste, qu'eurent lieu les embuscades les plus meurtrières:
11/5/1957 35 morts (2/15RTS)
22/1/1959 19 morts (1/75e RIMa)
27/12/1961 12 morts (1/75eRIMa), à 2km 200 du poste de Bordj du caïd, près de la route Tamalous-Aïn-Kechera.
Les années passent et la presse semble ne plus accorder la même importance aux embuscades. Celle du 22 janvier 1959 se résume à un court article dans la Dépêche de Constantine du 24 janvier.
Tragique embuscade dans la région d'El-Milia: 21 militaires tués
"De source militaire officielle, on indique qu'hier matin, à 23 km au nord-est d'El-Milia (Nord Constantinois), un convoi militaire composé d'éléments d'infanterie de marine et qui protégeait un convoi civil d'ouvriers des Ponts et Chaussées qui se rendait sur un chantier de réfection d'un pont dans la région d'Aïn-Kechera, est tombé dans une embuscade tendue par un fort élément de l'ALN.
L'embuscade a eu lieu à 8h du matin.
20 militaires, dont 15 d'origine africaine, ont été tués au début de l'attaque. Trois ouvriers des Ponts et Chaussées ont été blessés.
Au cours du combat qui s'est engagé, 6 militaires ont été blessés. L'un d'eux devait décéder après son admission à l'hôpital.
En outre, un civil européen, M.Torrès, chef du chantier, n'a pas reparu depuis hier matin et l'on pense qu'il a été enlevé par les rebelles.
La riposte des forces françaises a fait 3 morts dans le groupe de l'ALN qui a décroché avant l'arrivée des renforts. Une opération est en cours dans la région.
Les corps des militaires tués ont été déposés à l'hôpital de Collo. Les obsèques auront lieu vraisemblablement demain."
Quant à l'embuscade du 22/12/1961, le même journal n'y fait pas allusion, et pourtant...
Une section de 25 hommes qui avait assuré la protection de la route Tamalous-Aïn-Kechera, est tombée dans une embuscade tendue près du poste de Bordj du Caïd.
Bilan: 12 morts, 5 blessés.