Anciens du Massif de Collo
Le blocus de Collo
(Echo d'Alger du 20 septembre 1955)
"Le port de Collo isolé depuis hier après-midi
(...) Nous apprenons enfin d'après-midi que le port de Collo ne répond ni aux appels téléphoniques, ni à ceux de la radio. De plus, la ville est privée de lumière à la suite d'actions terroristes. Cette petite ville industrieuse, déjà victime des émeutes du 20 août, semble à nouveau menacée."
L'enfer
Décembre 1955-février 1956
"L'hiver est venu; le plus rigoureux que l'Europe ait connu depuis des décennies. On a enregistré moins vingt à Paris, on a photographié des congères dans les rues de Marseille. L'Algérie n'a pas été épargnée non plus et, de mémoire d'homme, jamais on n'avait vu une neige tenace près des côtes, au bord de la mer.
Le 3eme RPC a passé ces mois difficiles dans le secteur de Collo. L'un des coins les plus inaccessibles d'Algérie. Une zone de forêts et de taillis, suite de vallées et de collines où végète une population coupée de tout, dans de minuscules villages perdus au flanc des montagnes. Une région où, avant l'arrivée du régiment, le fellagha était le maître.
La première chose qu'ont remarquée les paras est le nombre important d'hommes mutilés, lèvres coupées, oreilles déchiquetées, nez amputé. Pour faire régner sa loi, Si Miliani, le chef militaire local, a employé la manière forte...
(...) Les patrouilles n'ont rencontré que des villages murés dans leur peur, des habitants fuyant dans des caches, des pistes piégées...
-En plus froid, a observé Tostakojine, c'est le pays viet. Comme la plaine des Joncs ou le Quadrilatère...
Tostakojine a raison; dans quelques mois, pour désigner cette portion de territoire oublié de Dieu, il suffira de dire "la presqu'île": l'équivalent de l'enfer..." Extrait de: "Bataillon Bigeard p.201 (Erwan Bergot Presses de la cité)
Et pourtant...le 15°RTS parcourait le massif depuis octobre 1955. Bien sûr, Paris-Match ne relatait pas ses déplacements et les communiqués ne chantaient pas ses exploits. La démarche des marsouins était si légère, que les pièges s'effaçaient sous leurs pas et leurs déplacements si discrets, que la presse n'en avait pas connaissance.
A croire que le 15°RTS pratiquait à la perfection l'art du camouflage, ou "crapahutait" mieux qu'il ne communiquait.
Décembre 1955-février 1956
"L'hiver est venu; le plus rigoureux que l'Europe ait connu depuis des décennies. On a enregistré moins vingt à Paris, on a photographié des congères dans les rues de Marseille. L'Algérie n'a pas été épargnée non plus et, de mémoire d'homme, jamais on n'avait vu une neige tenace près des côtes, au bord de la mer.
Le 3eme RPC a passé ces mois difficiles dans le secteur de Collo. L'un des coins les plus inaccessibles d'Algérie. Une zone de forêts et de taillis, suite de vallées et de collines où végète une population coupée de tout, dans de minuscules villages perdus au flanc des montagnes. Une région où, avant l'arrivée du régiment, le fellagha était le maître.
La première chose qu'ont remarquée les paras est le nombre important d'hommes mutilés, lèvres coupées, oreilles déchiquetées, nez amputé. Pour faire régner sa loi, Si Miliani, le chef militaire local, a employé la manière forte...
(...) Les patrouilles n'ont rencontré que des villages murés dans leur peur, des habitants fuyant dans des caches, des pistes piégées...
-En plus froid, a observé Tostakojine, c'est le pays viet. Comme la plaine des Joncs ou le Quadrilatère...
Tostakojine a raison; dans quelques mois, pour désigner cette portion de territoire oublié de Dieu, il suffira de dire "la presqu'île": l'équivalent de l'enfer..." Extrait de: "Bataillon Bigeard p.201 (Erwan Bergot Presses de la cité)
Et pourtant...le 15°RTS parcourait le massif depuis octobre 1955. Bien sûr, Paris-Match ne relatait pas ses déplacements et les communiqués ne chantaient pas ses exploits. La démarche des marsouins était si légère, que les pièges s'effaçaient sous leurs pas et leurs déplacements si discrets, que la presse n'en avait pas connaissance.
A croire que le 15°RTS pratiquait à la perfection l'art du camouflage, ou "crapahutait" mieux qu'il ne communiquait.
Qu'es-tu devenue, petite fille triste ?
Avons-nous réussi à te consoler ?
51e RI
Nos camarades du 51°RI nous ont fait parvenir de nombreux documents et photos évoquant, en particulier, l’implantation et les débuts du régiment dans la région d’El-Milia au cours de l’été 1955.
Nous reproduisons ci-après quelques extraits du récit d’André Moine, lieutenant à l’époque, et remercions le lieutenant Alain Maget qui nous a communiqué ces quelques souvenirs des années où le 51°RI a été notre voisin dans le Constantinois.
Extraits
La 13e Cie s'installe en zone rebelle
Le dépôt est vaste - plus de 100m de long - bordé par une rue qui descend vers l'abattoir de moutons, fréquentée journellement par les habitants de la ville auxquels aucune activité militaire ne peut échapper. Il contient des milliers de bottes d'écorce de chêne-liège regroupées en meules séparées par plusieurs mètres pour éviter la propagation du feu en cas d'incendie.
L'installation de la Compagnie est rapide, car avant la nuit tout doit être en place: la maison du gérant devient le logement des officiers. Une annexe est réservée aux sous-officiers, à l'installation du PC et du Bureau de Compagnie, ainsi qu'à l'installation des cuisines, d'une réserve de vivres et d'une salle à manger. Les hommes sont logés dans des bâtiments en dur à l'intérieur du dépôt, une section s'installant dans la salle de classe proche du marché. Les Parachutistes qui occupaient précédemment le cantonnement avaient constitué un mur tout autour du dépôt à l'aide des bottes de liège; ces bottes volumineuses - de 70 cm de large environ - 70 cm également de haut et plus d'1 m de long , empilées sur 3 ou 4 hauteurs, constituent une muraille que les balles ne peuvent traverser. Ce mur a un inconvénient, il ne permet pas de voir au-delà, aussi en différents points des casemates avaient été construites avec des bottes également. Là ou des infiltrations de rebelles pouvaient se produire, un réseau de barbelés avait été réalisé. L'entrée était barrée par des "chevaux de frise" - armature bois avec supports en croix sur laquelle est tissée une toile en fils barbelés. La rue ainsi que l'entrée du dépôt, et par la suite du cantonnement, est éclairée la nuit par les lampadaires de l'éclairage public.
Comme le montre le plan ci-dessus, le cantonnement se trouve au sud et en bordure de la ville. Le terrain en pente, est dominé par une petite "colline" boisée située dans le triangle délimité par les routes signalées en rouge. Dès la première nuit, pour éviter toute surprise venant de cette position qui domine le cantonnement, une équipe d'une dizaine d'hommes avec un sous-officier occupe le sommet de cette colline où d'ailleurs, les militaires qui nous ont précédés ont laissé ont réalisé un ensemble de défenses constitué de trous individuels protégés par des murets de pierres. Cette opération sera renouvelée fréquemment au cours du séjour, mais de manière irrégulière, discrète et de durée variable, afin de décourager un ennemi éventuel.
L'environnement
Commune mixte, (c'est à dire avec 2 Administrateurs, dont 1 Algérien ) du Nord-Constantinois, El-Milia compte plus de 100.000 habitants regroupés dans de nombreuses petites localités où demeurent des Pieds-Noirs, artisans, commerçants, agriculteurs et exploitants forestiers. Dans les douars, les villages arabes, ce sont principalement des bergers ou des ouvriers agricoles au service de l'administration des Eaux et forêts qui gère de nombreuses forêts domaniales de chênes-lièges ou de gros propriétaires forestiers.
L'Oued-el-Kébir qui coule à proximité de la ville a creusé une vallée profonde où serpente une route importante qui va de Constantine à Djidelli, dominée par des falaises que l'on franchit plusieurs fois par des tunnels. De part et d'autre de cette vallée, des massifs dépassant les 1200 m sont recouverts de pâturages et de maquis, domaine des bergers et de leurs troupeaux de moutons et de chèvres.
Au Nord c'est la presqu'île de Collo aux nombreuses petites routes serpentant au fond des vallées, et dont les massifs, jusqu'à la mer, sont recouverts d'une forêt très dense où dominent les chênes-lièges.
Profitant d'un climat méditerranéen et d'une forte pluviométrie, ils sont une richesse pour cette région et emploient une main-d'œuvre locale pas toujours payée largement. Le massif de Collo est très dense et le sous-bois impénétrable, car la récolte ne se fait que tous les 10 ans.
Les ouvriers indigènes pratiquent dans l'écorce externe (celle qui doit tomber) deux entailles circulaires sur le tronc de l'arbre, l'une à hauteur d'homme, l'autre au pied.
Plusieurs entailles verticales réunissent les deux précédentes, et la hache passée dans les fentes fait détacher le liège qui tombe sous forme de planches, cette opération s'appelle le démasclage.
A titre indicatif, 1 hectare produit de 80 à 100 kg de liège tous les 10 ans avec lesquels on peut faire de 10.000à 15.000 bouchons. La première récolte qui a lieu lorsque l'arbre est âgé de 20 ans environ donne un liège cassant utilisé pour les agglomérés.
Les moyens militaires du secteur d'El-Milia
C'est dans un vaste secteur, qui va d'El-Hanser à l'ouest, jusqu'à Aïn-Kechera à l'est, et de Grarem au sud, jusqu'à la mer au nord, que le 3eme Bataillon du 51eme RI va devoir mener des opérations de sécurité et de maintien de l'ordre. Pour ce faire, il dispose de 600 hommes répartis en 4 compagnies dont 2 opérationnelles, dont la 13eme, et d'une section de 4 half-tracks, véhicules semi-chenillés équipés de mitrailleuses lourdes et de mortiers de 81 mm. A ce dispositif, il faut ajouter la présence des Gardes Mobiles et de leurs 4 auto-mitrailleuses à 6 roues (d'origine américaine datant de la dernière guerre) équipées chacune d'un canon de 37 mm et d'une mitrailleuse légère.
L'effectif de la 13eme compagnie s'est allégé avec le départ des militaires du Contingent libérés. Officiers, sous-officiers, et hommes de troupe et les remplaçants se font attendre: chaque section ne peut rassembler qu'une vingtaine d'hommes...On est loin de la belle structure bâtie au Camp de Stetten !
L'adversaire
Face à ce dispositif, les rebelles sont groupés en bandes de quarante ou cinquante hommes au maximum, parfaitement mobiles et entraînés aux méthodes modernes de guérilla, et faisant partie de la Willaya 2, structure couvrant le Constantinois, et aux ordres d'un certain Zighout Yousssef (tué dans une embuscade le 25 septembre 1966).
La plupart d'entre eux disposent d'un uniforme, souvent d'anciennes tenues de l'armée française et d'un armement moderne, fusils américains ou allemands, mitraillettes, matériel neuf venant directement de Libye, passant par l'oasis de Ghadamès, et remontant vers le nord dans le bat que portent les dromadaires. D'autres n'ont que des fusils de chasse, dont les plombs des cartouches ont été remplacés par des billes de plomb grossièrement formées au diamètre du canon.
Connaissant admirablement le pays, ils disparaissent dès leurs coups portés. Bien souvent, quand, après une embuscade ou l'incendie d'une ferme, les soldats arrivent, ils ne rencontrent que quelques bergers impassibles ou des paysans indifférents. Ce sont ces hommes qui, un peu plus tôt, ont participé au coup de main et qui, leurs armes et tenues bien cachées, dans quelque grotte, ont repris aussitôt leur apparence paisible.
Les évènements se précipitent
On se rend compte rapidement des difficultés de déplacement sur les routes sinueuses de la région, bordées d'arbres dont les branches se rejoignent parfois au milieu de la chaussée, et il suffit d'un abattis pour bloquer un convoi qui alors, est à la portée des armes des rebelles.
Un commencement de dégagement de la végétation sur une dizaine de mètres de part et d'autre des routes principales est en cours, mais le travail est long et dangereux, les ouvriers devant nécessairement bénéficier d'une protection militaire rendue particulièrement difficile, l'armée ne pouvant pas faire face à toutes ses obligations.
Les opérations de sécurité et de maintien de l'ordre
Les premières sorties
Après une courte période d'installation et d'aménagement du cantonnement, tant pour le confort des hommes que pour la sécurité, la priorité a été d'informer l'ensemble de la Compagnie de la nouvelle situation dans laquelle nous allions avoir à manœuvrer. Avec les cadres Sous-officiers un large tour d'horizon a été fait à l'aide des cartes d'Etat-Major afin de préciser les points sensibles du Secteur d'El-Milia, routes, ponts, dépôts de liège ou maisons forestières.
Après le contrôle de l'armement, des munitions et de l'équipement, l'Unité était prête pour ses premières missions.
Patrouilles de reconnaissance
Elles avaient pour but, d'une part de sortir les hommes du cantonnement, de leur faire reprendre les réflexes du combat, et de les habituer à manœuvrer dans un nouvel environnement accidenté et couvert. Ces premières sorties à pied, sans objectif précis ont permis à chacun de se faire une idée précise de la zone proche d'un rayon d'environ 5 à 10 km, en particulier en direction du nord et de la presqu'île de Collo, et à l'ouest sur la rive gauche de l'Oued El-Kebir.
A titre indicatif, 1 hectare produit de 80 à 100 kg de liège tous les 10 ans avec lesquels on peut faire de 10.000à 15.000 bouchons. La première récolte qui a lieu lorsque l'arbre est âgé de 20 ans environ donne un liège cassant utilisé pour les agglomérés.
Les moyens militaires du secteur d'El-Milia
C'est dans un vaste secteur, qui va d'El-Hanser à l'ouest, jusqu'à Aïn-Kechera à l'est, et de Grarem au sud, jusqu'à la mer au nord, que le 3eme Bataillon du 51eme RI va devoir mener des opérations de sécurité et de maintien de l'ordre. Pour ce faire, il dispose de 600 hommes répartis en 4 compagnies dont 2 opérationnelles, dont la 13eme, et d'une section de 4 half-tracks, véhicules semi-chenillés équipés de mitrailleuses lourdes et de mortiers de 81 mm. A ce dispositif, il faut ajouter la présence des Gardes Mobiles et de leurs 4 auto-mitrailleuses à 6 roues (d'origine américaine datant de la dernière guerre) équipées chacune d'un canon de 37 mm et d'une mitrailleuse légère.
L'effectif de la 13eme compagnie s'est allégé avec le départ des militaires du Contingent libérés. Officiers, sous-officiers, et hommes de troupe et les remplaçants se font attendre: chaque section ne peut rassembler qu'une vingtaine d'hommes...On est loin de la belle structure bâtie au Camp de Stetten !
L'adversaire
Face à ce dispositif, les rebelles sont groupés en bandes de quarante ou cinquante hommes au maximum, parfaitement mobiles et entraînés aux méthodes modernes de guérilla, et faisant partie de la Willaya 2, structure couvrant le Constantinois, et aux ordres d'un certain Zighout Yousssef (tué dans une embuscade le 25 septembre 1966).
La plupart d'entre eux disposent d'un uniforme, souvent d'anciennes tenues de l'armée française et d'un armement moderne, fusils américains ou allemands, mitraillettes, matériel neuf venant directement de Libye, passant par l'oasis de Ghadamès, et remontant vers le nord dans le bat que portent les dromadaires. D'autres n'ont que des fusils de chasse, dont les plombs des cartouches ont été remplacés par des billes de plomb grossièrement formées au diamètre du canon.
Connaissant admirablement le pays, ils disparaissent dès leurs coups portés. Bien souvent, quand, après une embuscade ou l'incendie d'une ferme, les soldats arrivent, ils ne rencontrent que quelques bergers impassibles ou des paysans indifférents. Ce sont ces hommes qui, un peu plus tôt, ont participé au coup de main et qui, leurs armes et tenues bien cachées, dans quelque grotte, ont repris aussitôt leur apparence paisible.
Les évènements se précipitent
On se rend compte rapidement des difficultés de déplacement sur les routes sinueuses de la région, bordées d'arbres dont les branches se rejoignent parfois au milieu de la chaussée, et il suffit d'un abattis pour bloquer un convoi qui alors, est à la portée des armes des rebelles.
Un commencement de dégagement de la végétation sur une dizaine de mètres de part et d'autre des routes principales est en cours, mais le travail est long et dangereux, les ouvriers devant nécessairement bénéficier d'une protection militaire rendue particulièrement difficile, l'armée ne pouvant pas faire face à toutes ses obligations.
Les opérations de sécurité et de maintien de l'ordre
Les premières sorties
Après une courte période d'installation et d'aménagement du cantonnement, tant pour le confort des hommes que pour la sécurité, la priorité a été d'informer l'ensemble de la Compagnie de la nouvelle situation dans laquelle nous allions avoir à manœuvrer. Avec les cadres Sous-officiers un large tour d'horizon a été fait à l'aide des cartes d'Etat-Major afin de préciser les points sensibles du Secteur d'El-Milia, routes, ponts, dépôts de liège ou maisons forestières.
Après le contrôle de l'armement, des munitions et de l'équipement, l'Unité était prête pour ses premières missions.
Patrouilles de reconnaissance
Elles avaient pour but, d'une part de sortir les hommes du cantonnement, de leur faire reprendre les réflexes du combat, et de les habituer à manœuvrer dans un nouvel environnement accidenté et couvert. Ces premières sorties à pied, sans objectif précis ont permis à chacun de se faire une idée précise de la zone proche d'un rayon d'environ 5 à 10 km, en particulier en direction du nord et de la presqu'île de Collo, et à l'ouest sur la rive gauche de l'Oued El-Kebir.
Contact avec la population
Jusqu'à notre arrivée, l'effectif des militaires à El-Milia n'était que d'une centaine d'hommes d'une compagnie de parachutistes. Avec l'arrivée du Bataillon et de ses deux compagnies d'intervention, l'Armée était présente en ville, avec ses cantonnements, son Etat-Major, ses différents services et par les patrouilles dans les environs proches, elle montrait à la population qu'elle était là pour assurer sa sécurité.
Jusqu'à notre arrivée, l'effectif des militaires à El-Milia n'était que d'une centaine d'hommes d'une compagnie de parachutistes. Avec l'arrivée du Bataillon et de ses deux compagnies d'intervention, l'Armée était présente en ville, avec ses cantonnements, son Etat-Major, ses différents services et par les patrouilles dans les environs proches, elle montrait à la population qu'elle était là pour assurer sa sécurité.
Au cours de nos déplacements, toujours avec la présence d'un gendarme, nous nous sommes rendu compte de la misère qui parfois régnait dans les douars où les femmes et les enfants étaient majoritaires, les hommes partis dans le djebel avec les troupeaux ou au service des exploitants de liège.
Protection des personnes et des biens
Une des missions principales de l'Armée était la protection des personnes, les rebelles n'osant s'affronter directement à l'Armée, ce sont surtout les fonctionnaires de l'Administration Civile qui étaient les victimes, comme ce fut le cas de l'Administrateur Raymond. Après l'assassinat à quelques kilomètres d'El-Milia de deux employés des Ponts-et-Chaussées que nous avons retrouvés égorgés près de leur véhicule incendié, chacun de leurs déplacements faisant l'objet d'une escorte par une section d'une des compagnies d'intervention.
De même en ce qui concerne les fonctionnaires des Eaux et Forêts qui avaient la responsabilité des exploitations et de l'embauche des ouvriers. Les dépôts, souvent très importants, étaient gardés par des Algériens de cette administration mais, malgré leur bonne volonté et en raison des menaces qui pesaient sur eux, ils ne pouvaient pas empêcher les dépôts de brûler.
Certains, logés dans des maisons forestières très isolées étaient à la merci des rebelles et pour eux, notre visite était un réconfort, ils y vivaient la peur au ventre, souvent avec leurs épouses, et montaient la garde jour et nuit à tour de rôle.
Protection des personnes et des biens
Une des missions principales de l'Armée était la protection des personnes, les rebelles n'osant s'affronter directement à l'Armée, ce sont surtout les fonctionnaires de l'Administration Civile qui étaient les victimes, comme ce fut le cas de l'Administrateur Raymond. Après l'assassinat à quelques kilomètres d'El-Milia de deux employés des Ponts-et-Chaussées que nous avons retrouvés égorgés près de leur véhicule incendié, chacun de leurs déplacements faisant l'objet d'une escorte par une section d'une des compagnies d'intervention.
De même en ce qui concerne les fonctionnaires des Eaux et Forêts qui avaient la responsabilité des exploitations et de l'embauche des ouvriers. Les dépôts, souvent très importants, étaient gardés par des Algériens de cette administration mais, malgré leur bonne volonté et en raison des menaces qui pesaient sur eux, ils ne pouvaient pas empêcher les dépôts de brûler.
Certains, logés dans des maisons forestières très isolées étaient à la merci des rebelles et pour eux, notre visite était un réconfort, ils y vivaient la peur au ventre, souvent avec leurs épouses, et montaient la garde jour et nuit à tour de rôle.